L'AES instaure une taxe de 0,5 % sur les importations pour financer son autonomie
L'AES instaure une taxe de 0,5 % sur les importations pour financer son autonomie (Crédit image : APAnews)
Les points clés :
L'Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger — a instauré une taxe de 0,5 % sur les importations en provenance de pays tiers pour financer ses projets.
Cette mesure vise à renforcer l'autonomie financière de l'AES après son retrait de la CEDEAO en janvier 2025.
L'impact de cette taxe sur l'économie ouest-africaine dépendra de son application et de la réaction des partenaires commerciaux.
Le 28 mars 2025, les chefs d'État de l'Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont annoncé l'instauration d'un « Prélèvement Confédéral » (PC-AES) de 0,5 % sur la valeur en douane des importations en provenance de pays extérieurs à leur confédération. Cette mesure vise à financer le fonctionnement et les projets de l'AES, renforçant ainsi son autonomie financière après son retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en janvier 2025.
Selon le communiqué officiel, certaines marchandises seront exemptées de cette taxe, notamment celles originaires de l'AES, les aides humanitaires et les biens diplomatiques. Les fonds collectés seront gérés de manière transparente, avec des audits annuels et des rapports financiers.
Chiffres clés :
0,5 % : taux du Prélèvement Confédéral sur les importations en provenance de pays tiers.
22,6 % : part des importations du Mali provenant de la CEDEAO au quatrième trimestre 2024.
31,3 % : part des importations du Burkina Faso en provenance de la CEDEAO au troisième trimestre 2024.
Pourquoi est-ce important ?
L'instauration de cette taxe par l'AES marque une étape significative vers l'autonomie financière de la confédération. Toutefois, cette mesure pourrait avoir des répercussions sur l'économie ouest-africaine. Les pays de l'AES, enclavés, dépendent fortement des échanges avec les membres de la CEDEAO. Par exemple, près de 60 % des exportations de légumes du Burkina Faso et 90 % de ses exportations d’animaux vivants ont pour destination le Ghana et la Côte d’Ivoire.
De plus, la mise en place de cette taxe pourrait inciter les entreprises à privilégier les échanges intra-régionaux, stimulant ainsi la production locale. Cependant, elle pourrait également entraîner une hausse des prix des produits importés, affectant le pouvoir d'achat des consommateurs. La réussite de cette initiative dépendra de l'engagement des États membres et de la gestion transparente des fonds collectés.
En somme, cette décision reflète la volonté de l'AES de renforcer son intégration économique et sa souveraineté financière, tout en posant des défis quant à son impact sur les relations commerciales régionales et le bien-être des populations.