Intelligence Artificielle : l’Afrique change de fusil d'épaule et contre-attaque
L’une des priorités de cette coalition est d'assurer une formation accessible à tous
Les points clés :
Le défis persistant de déficit de compétences en IA en Afrique
Une volonté d’initiatives mondiales pour combler ce déficit
Pour un impact économique potentiel
L’adoption de l’intelligence artificielle (IA) à l’échelle mondiale présente des disparités, particulièrement dans les pays africains, où un déficit de compétences techniques freine le potentiel de développement. Face à cette réalité, une initiative globale, la Coalition pour les compétences en IA, a été lancée le 20 janvier en marge du Forum économique mondial de Davos. Soutenue par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et des partenaires comme Microsoft et Amazon Web Services (AWS), cette coalition ambitionne de réduire la fracture numérique en offrant des formations inclusives sur l’IA.
L’Afrique, continent jeune avec un âge médian de 19 ans, se trouve à un carrefour décisif. En tirant parti de l’IA, le continent peut considérablement améliorer son développement économique et social. D’ailleurs, selon une étude de PwC, l’IA pourrait contribuer à hauteur de 15 700 milliards USD à l’économie mondiale d’ici 2030, dont 1 200 milliards USD seraient générés par l’Afrique si cette technologie est pleinement exploitée. Toutefois, le manque de compétences techniques constitue un frein majeur à ce potentiel.
Une formation inclusive pour tous
L’une des priorités de cette coalition est d'assurer une formation accessible à tous, en mettant un accent particulier sur les groupes marginalisés comme les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. La plateforme en ligne, proposée par l’UIT et ses partenaires, offrira des formations sur l'IA, y compris l’IA générative, pour garantir une inclusion équitable dans l’ère numérique. Pour Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT, « cette coalition vise à former des milliers de personnes dans des régions qui s’intéressent à peine à l'IA, afin que toutes les communautés puissent pleinement participer à l'avenir numérique ».
L’Afrique, consciente de son potentiel, a déjà pris des initiatives importantes. L'Union africaine a récemment publié une stratégie continentale de l'IA pour guider ses États membres dans l’exploitation de cette technologie tout en minimisant les risques et en garantissant une utilisation éthique. Ces efforts, combinés à ceux de la nouvelle coalition, pourraient marquer un tournant majeur pour le continent.
Un impact significatif sur l’économie africaine
Avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cette coalition sera déployée dans plus de 170 pays. Pour l'Afrique, elle pourrait catalyser l’essor d’une main-d'œuvre qualifiée, permettant aux jeunes de participer activement à la transformation numérique mondiale. Cela ne pourrait qu'accélérer l’intégration de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales, augmentant ainsi son impact économique.
En conclusion, l’initiative de la Coalition pour les compétences en IA offre une opportunité unique à l’Afrique de combler son déficit en compétences techniques, tout en permettant à ses jeunes de se positionner au cœur de la transformation numérique mondiale.