Historique au Nigeria : vers un projet de train à grande vitesse à 60 milliards de dollars financé par la Chine
Les points clés :
Le Nigeria approuve l’analyse de rentabilité d’un projet de 4 000 km de train à grande vitesse, financé à hauteur de 60 milliards USD par China Liancai via De-Sadel Consortium et l’ADIB.
La première phase reliera Lagos, Abuja, Kano, Port Harcourt sur 1 600 km, avec une construction estimée à 36 mois, financée à 55 milliards USD.
Le réseau sera alimenté par le gaz naturel nigérian, avec des réserves garantissant l’énergie attendue.
Le Nigeria a franchi une étape majeure en validant sa première analyse de rentabilité pour un projet ferroviaire novateur : un train à grande vitesse de 4 000 km, parcourant le pays d’ouest en est. Approuvé par la Commission de régulation des infrastructures (CICR), ce projet ambitieux est piloté par De-Sadel Consortium, associé au chinois China Liancai Petroleum. Le consortium a officiellement présenté hier en Abuja un proof of funds d’un montant total de 60 milliards USD, financé via l’Asian Development Investment Bank.
La première phase, évaluée à 55 milliards USD, visera à relier Lagos, Abuja, Kano et Port Harcourt, soit environ 1 600 km, en 36 mois. Le projet adopte une approche progressive : dès acheminement d’un tronçon (par exemple Lagos–Lokoja), les usagers pourront l’utiliser sans attendre la completion totale. Le financement a été confirmé par le SGF, George Akume, avec l’accord du ministre des Transports Said Alkali et du ministre du gaz Ekperikpe Ekpo.
Le recours au gaz naturel comme source d’énergie principale est central : Ekpo a expliqué que les réserves de 210 Tcf (et plus de 600 Tcf offshore) suffiront à assurer l’alimentation du réseau. Cet aspect énergétique renforce l’intégration entre les secteurs ferroviaire et gazier.
La validation par le CICR du Outline Business Case (OBC) et désormais l’entrée en revue du proof of funds marque le basculement du projet vers sa phase opérationnelle. L’ICIrc procédera à une évaluation internationale rigoureuse avant présentation au Conseil des ministres.
Sur le plan technique, bien qu’aucune vitesse cible ne soit spécifiée, ce projet de "bullet train" pourrait rehausser les standards, surtout si on le compare aux autres lignes en Afrique ouest-africaine, généralement limitées à 150–250 km/h (Wikipedia).
Pourquoi est-ce important ?
Ce projet ouvre une nouvelle ère pour le transport et l’intégration économique en Afrique. En reliant les principaux centres économiques (Lagos, Abuja, Kano, Port Harcourt), il réduit considérablement les temps de trajet, tout en facilitant les échanges commerciaux, accroissant la mobilité régionale et attirant un volant d’investissements privés et publics.
Il s'inscrit également dans une logique panafricaine d’infrastructure à grande échelle, comparable au Lagos–Calabar ou au Lagos–Kano standard gauge, mais en passant à une vitesse supérieure grâce à la technologie de train rapide. Cela positionne le Nigeria comme foyer d’innovation ferroviaire.
Les retombées sociales et économiques pourraient être massives : création d’emplois directs et indirects, dynamisation de zones rurales en cours de connexion, hausse de l’accès à l’éducation et aux services, tout en continuant à valoriser le gaz naturel comme levier énergétique.
La présence de 60 milliards USD d’investissements, entièrement garantis par des partenaires solides, renforce la confiance d’investisseurs internationaux. Cela envoie un signal fort : le Nigeria est désormais prêt à mener des projets structurants ambitieux.
Enfin, le projet doit inspirer d’autres pays ouest-africains. S’il est couronné de succès, il pourrait créer un effet d’entraînement au sein de la CEDEAO et du NEPAD, incitant à une coopération accrues pour bâtir un réseau ferroviaire intégré, vecteur d’un développement régional partagé.