Commerce extérieur du Sénégal : les exportations progressent de 9,6% en juin 2025, soit 514,6 milliards FCFA
La réduction du déficit commercial permet de renforcer la stabilité extérieure du pays (Crédit image : Jeune Afrique)
Les points clés :
Les exportations sénégalaises en juin s’élèvent à 514,6 milliards FCFA, en hausse de 9,6 % par rapport à mai, stimulées par le pétrole brut, le titane et l’or non monétaire.
Par rapport à juin 2024, les exportations ont quasiment doublé (+98,6 %), totalisant 2 840,3 milliards FCFA au 1er semestre 2025, contre 1 672,9 milliards un an plus tôt.
Le déficit commercial s’est réduit à –30,5 milliards FCFA, contre –87,7 milliards en mai, grâce notamment à une baisse des importations de l’échéance avec le Nigeria, la France ou la Thaïlande.
Le mois de juin 2025 marque un tournant dans l’économie sénégalaise. Les exportations atteignent 514,6 milliards FCFA, contre 469,7 milliards en mai, soit une progression mensuelle de 9,6 %. Cette poussée est alimentée par une montée notable des expéditions de pétrole brut (150,8 milliards contre 73,2 milliards), du titane (19,1 milliards contre 5,1 milliards), et de l'or non monétaire (77,6 milliards contre 65,2 milliards).
Le choc sur les performances annuelles est tout aussi spectaculaire : les exportations de janvier à juin 2025 atteignent 2 840,3 milliards FCFA, contre 1 672,9 milliards pour la même période en 2024, soit une hausse de 69,8 %. Ce dynamisme permet ainsi à la balance commerciale de s'améliorer notablement, le déficit passant de –87,7 milliards en mai à seulement –30,5 milliards en juin.
La diversification des clients est également un atout essentiel : en juin 2025, les principaux acheteurs sénégalais sont le Mali (13 %), les Pays-Bas (13 %), la Suisse (8,5 %), les États-Unis (8,1 %) et l’Italie (7,8 %). Côté importations, celles-ci s'établissent à 544,9 milliards FCFA, en léger recul de 2,2 % sur un mois, porté par une diminution des achats de riz, de produits chimiques, de maïs et de produits pharmaceutiques. Ces gains sont partiellement contrebalancés par l'augmentation des importations de produits pétroliers raffinés, de matériel de transport, de machines et de métaux communs.
Pourquoi est-ce important ?
Cette embellie est un signal fort de diversification et de résilience économique pour le Sénégal. L’essor des exportations de pétrole, d’or et titane redessine progressivement le profil exportateur national, moins dépendant des produits traditionnels comme les phosphates ou le ciment.
La forte progression des ventes de pétrole brut confère non seulement une manne financière significative mais encourage également les investissements dans le secteur énergétique. Dans une région ouest africaine où les États cherchent à valoriser leurs ressources naturelles, le leadership du Sénégal dans ce domaine convient parfaitement au rôle stratégique qu’il entend jouer.
Par ailleurs, la réduction du déficit commercial permet de renforcer la stabilité extérieure du pays. Une ouverture vers des marchés diversifiés (Mali, Europe, États-Unis) atténue les risques classiques liés à la surconcentration géographique et favorise une plus grande prédictibilité économique.
Ces performances rejoignent les priorités macroéconomiques fixées par les autorités pour 2025, notamment l’assainissement du déficit budgétaire et de la balance des paiements. Le renforcement du commerce extérieur contribue aussi à améliorer la notation de risque pays, soutient la confiance des investisseurs et offre de nouveaux leviers pour financer des projets structurants (infrastructures, industrie, transition énergétique).
Enfin, si ce dynamisme d’exportation s’inscrit dans une logique régionale, il en appelle aussi à des efforts équivalents chez les voisins, pour que l’Afrique de l’Ouest mutuelle ses leviers économiques. Le succès sénégalais souligne l’importance d’une gestion proactive des ressources, d’une politique commerciale diversifiée et d’une ouverture productive tournée vers le long terme.