Commerce Togo–Burkina Faso : échanges bilatéraux en forte hausse au premier trimestre 2025
En retour, les exportations burkinabè vers le Togo s’établissent à 47 803,7 tonnes
Les points clés :
Les échanges entre le Togo et le Burkina atteignent près de 40 milliards FCFA au premier trimestre 2025, soit une augmentation de près de 9 milliards par rapport à 2024.
Le Burkina absorbe plus de 71 % en volume et 28 % en valeur des exportations togolaises intra-UEMOA, devenant un partenaire régional majeur.
Les échanges inverses burkinabè progressent fortement (+5 milliards FCFA), soulignant une dynamique bilatérale renaissante.
Le premier trimestre 2025 confirme le rôle stratégique du Burkina Faso dans le commerce extérieur togolais. Les échanges bilatéraux ont atteint près de 40 milliards FCFA, portant à 301 301 tonnes les marchandises échangées, en hausse notable de 9 milliards par rapport à la même période de 2024. Cette progression traduit une croissance tangible et une dynamique renforcée dans les relations commerciales entre les deux nations ouest-africaines de l’UEMOA.
Dans le périmètre de l’UEMOA, les exportations togolaises totalisent 96,29 milliards FCFA pour quelque 354 324 tonnes, dont le Burkina s’impose comme principal débouché régional. Il absorbe à lui seul 253 497,3 tonnes, soit 71,54 % en volume, pour une valeur de 26,89 milliards FCFA, soit 27,92 % de l’ensemble des exportations togolaises vers l’UEMOA. Cette domination positionne le Burkina devant des marchés traditionnellement forts tels que la Côte d’Ivoire ou le Mali.
Sur le plan mondial, le Burkina Faso occupe la deuxième place parmi les partenaires du Togo, derrière l’Inde, avec une part de 10,4 % des exportations togolaises.
En retour, les exportations burkinabè vers le Togo s’établissent à 47 803,7 tonnes pour une valeur de 12,72 milliards FCFA, marquant une hausse significative par rapport aux 7,7 milliards FCFA du T1 2024, soit un gain de 5,02 milliards FCFA. Toutefois, la balance commerciale reste déficitaire pour le Burkina, la structure de ses exportations étant dominée à 87 % par l’or.
Les produits échangés reflètent la complémentarité économique des deux pays. Le Togo exporte principalement du clinker (13,5 %), des sacs et sachets plastiques (10,3 %), des motocyclettes (9,6 %), des produits cosmétiques (7,8 %) et de l’huile de palme raffinée (7,1 %). À l’inverse, les importations togolaises en provenance du Burkina sont concentrées sur les fèves de soja (9 %), huiles de pétrole autres que brutes (6,6 %), gaz naturel liquéfié (6,2 %), ciment Portland (3,2 %), fûts et réservoirs (2,2 %) et graines de sésame (1,6 %).
Ces échanges illustrent clairement un échange de biens industriels et manufacturés en direction du Burkina en retour de produits énergétiques et agricoles essentiels pour le Togo.
L’importance économique du Burkina Faso comme partenaire renforce la position du Togo comme plaque tournante régionale. Sa compétitivité logistique, notamment via le port de Lomé, continue d’attirer les flux vers le Sahel, contribuant à des excédents intra-UEMOA réguliers pour le Togo.
Le contexte plus large de la région offre des perspectives favorables. Les projections tablent sur une augmentation des échanges intra-africains de 15 à 25 % d’ici 2040, une opportunité que le Togo entend pleinement saisir, notamment avec son rôle de hub logistique et via des investissements dans les infrastructures routières, comme le corridor N1 jusqu’au Burkina évalué à 2 milliards USD.
Pourquoi est-ce important ?
Cette dynamique trilatérale est positive pour l’économie ouest-africaine. D’une part, elle consolide le Togo comme centre logistique et pivot régional, capable de renforcer l’intégration commerciale et de stimuler les exportations régionales. Cela bénéficie également à un acteur enclavé comme le Burkina, qui trouve ainsi un voisin côtier fiable pour l’approvisionnement et la réexportation.
D’autre part, l’essentiel des échanges soutient une diversification économique : le Togo alimente le Burkina en biens manufacturés, tandis que ce dernier lui fournit des matières premières clés. Ce complémentarité demeure un vecteur vital pour renforcer la résilience des deux économies face aux chocs extérieurs.
Cette coopération peut inspirer d’autres pays de l’UEMOA à renforcer les corridors régionaux, à améliorer la chaîne logistique, à développer des infrastructures routières et portuaires, et à créer des zones d’industrialisation partagée.
Enfin, l’essor des échanges entre Togo et Burkina contribue à consolider la cohésion économique ouest-africaine. Alors que l’intégration sous-régionale via la ZLECAF s’intensifie, ce partenariat bilatéral trace la voie à une coopération plus vaste, plus efficace, plus compétitive à l’échelle continentale.
En somme, la montée en puissance des échanges Togo–Burkina au T1 2025 est bien plus qu’un simple chiffre. C’est un signal fort de maturité économique régionale, de complémentarité stratégique, et d’une résilience collective face aux défis de l’économie mondiale.