Ghana : vers une industrie automobile verte avec la nouvelle usine de véhicules électriques

Ce projet incarne une vision africaine affirmée


Les points clés :

  • L’accord signé le 20 août 2025 entre PKA Export and Import et deux firmes chinoises marque le début d’une usine d’assemblage de véhicules électriques à Accra.

  • L’usine devrait produire 5 000 véhicules par an dès 2026, avec une montée en puissance jusqu’à 20 000 unités, créant plus de 3 000 emplois dans la région.

  • Au-delà de l’assemblage, le projet inclut transfert technologique, formation, infrastructures de recharge et ambition d’exporter vers l’Afrique de l’Ouest.


L’Afrique de l’Ouest entre dans une nouvelle ère de mobilité durable avec le lancement d’une initiative majeure au Ghana. Le mercredi 20 août 2025, PKA Export and Import, entreprise ghanéenne, a signé un protocole d’accord à Accra avec les sociétés chinoises Polyrocks et Sinovcle pour lancer une usine d’assemblage de véhicules électriques. Ce partenariat stratégique ambitionne de transformer le secteur automobile ghanéen, faisant d’Accra une plateforme régionale incontournable pour les voitures électriques.

Ce projet, dont les négociations s’étalent sur plus de deux ans, prévoit le démarrage de la construction de l’usine avant la fin de 2025. La capacité de production initiale est de 5 000 véhicules par an, avec un plan d’atteindre à moyen terme 20 000 unités annuelles. Cette montée en puissance industrielle s’accompagnera de la création de plus de 1 000 emplois directs et plus de 2 000 indirects, ouvrant également la voie à un transfert de technologies essentielles dans la région.

L’initiative ne se limite pas à l’assemblage mécanique. Elle prévoit également des programmes de formation pour les managers, techniciens et mécaniciens, ainsi que la délivrance de licences aux réparateurs spécialisés dans les véhicules électriques. Parallèlement, un réseau de stations de recharge et de centres de service sera mis en place, dynamisant ainsi les investissements privés dans le secteur de l’énergie verte.

Le Ghana a été choisi comme terre d’accueil de ce projet ambitieux en raison de son environnement d’investissement favorable et de sa stabilité politique. Cette initiative s’inscrit dans la politique nationale de développement automobile et devrait contribuer aux recettes en devises à travers des exportations potentielles.

Les partenaires chinois partagent cette vision : pour Sinovcle, ce sera la première usine en Afrique, un signe fort de confiance, tandis que Polyrocks va au-delà de l’assemblage en introduisant des innovations comme des véhicules solaires et à hydrogène, et en instituant des écoles de formation pour pérenniser l’industrie locale.

À cet engagement s’ajoute un élan politique et technologique issu du Forum automobile du Ghana 2025, où l’État a révisé son cadre réglementaire pour favoriser la production de véhicules électriques. Cela comprend des incitations fiscales et la promesse de déployer 100 stations de recharge rapides alimentées par l’énergie solaire dans les cinq prochaines années, ce qui pose les fondements d’une infrastructure nationale robuste pour la mobilité verte.

Une convergence de forces s’observe aussi avec l’intérêt manifesté par GAC Group, géant chinois des véhicules électriques, pour implanter une unité de production au Ghana. Cette perspective confirme l’attractivité grandissante du pays en tant que hub industriel automobile en Afrique.

Le Ghana possède déjà un terreau industriel favorable. Huit usines d’assemblage automobile y fonctionnent, notamment des entités chinoises et locales. Ce contexte facilite la transition vers la production de véhicules électriques, tandis que la diversification vers des véhicules adaptés aux routes africaines trouve également des relais dans des initiatives locales comme Mahindra et la SMIDO avec le SMATI Turtle 1.

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte global favorable à l’essor des véhicules électriques en Afrique. Les gouvernements introduisent des cadres réglementaires incitatifs, les investisseurs s’engagent et les approches technologiques s’adaptent aux réalités africaines, comme le montrent les données de Xinhua sur la coopération Chine–Afrique dans ce domaine.

Pourquoi est-ce important ?

Le projet d’usine d’assemblage de véhicules électriques au Ghana constitue un tournant pour l’économie ouest-africaine. Sur le plan économique, il stimule l’industrialisation locale, génère des milliers d’emplois et diversifie les recettes d’exportation. Le développement des compétences techniques, via les programmes de formation, consolide également le capital humain et technologique du pays.

Sur le plan environnemental, cette initiative inscrit le Ghana dans une trajectoire de mobilité verte, alignée sur les ambitions continentales de réduction des émissions carbone. La construction d'un réseau de recharge solaire démontre cette orientation durable et décentralisée.

Politiquement, le Ghana se positionne comme un pionnier de l’industrialisation verte dans la région. Sa stabilité, son attractivité pour les investisseurs, et son cadre législatif mobilisé montrent l’impact des politiques publiques audacieuses sur la transformation sectorielle.

Régionalement, le Ghana pourrait exporter ses véhicules électriques vers les pays voisins, contribuant à renforcer l’intégration économique sous-régionale et la sécurité énergétique, tout en offrant une alternative durable aux modèles traditionnels de transport.

Enfin, ce projet incarne une vision africaine affirmée, où l’innovation, la formation, l’industrie et l’environnement convergent pour transformer les défis en opportunités de développement.

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