Commerce extérieur : la Chine toujours en tête dans les importations malgré un recul global
Les points clés :
Les importations du Togo au premier trimestre 2025 s’élèvent à 444,7 milliards FCFA, en baisse de 9,2 % par rapport à la fin de 2024.
La Chine reste le premier fournisseur avec 25,8 % des importations, suivie de loin par la France (6,6 %) et l’Inde (6,1 %).
Cette structure illustre une diversification progressive tout en soulignant une forte dépendance à certains partenaires clés et aux produits énergétiques.
Au premier trimestre 2025, le Togo enregistre 444 684 millions FCFA d’importations pour un volume total de 1 250 626 tonnes, reflétant un repli de 9,2 % en valeur par rapport au dernier trimestre de 2024. Cette contraction intervient dans un contexte mondial marqué par des ajustements macroéconomiques et des glissements dans les chaînes d’approvisionnement. Les produits énergétiques dominent toujours la scène, représentant 89 933 millions FCFA pour 210 126 tonnes, soit 17,6 % des importations en valeur.
La répartition géographique des fournisseurs montre que les dix principaux partenaires couvrent 64 % des importations du Togo, soit 284 564 millions FCFA pour 730 890 tonnes. En tête figure la Chine, forte de 114 805 millions FCFA importés, représentant 25,8 % des dépenses totales, et un volume de 158 700 tonnes. La France suit, avec 29 569 millions FCFA et 17 024 tonnes (6,6 %) ; l’Inde se place en troisième position avec 27 284 millions FCFA pour 145 463 tonnes (6,1 %).
Le Nigeria, acteur régional, est également bien positionné avec 23 496 millions FCFA pour 140 400 tonnes (5,3 %). Viennent ensuite le Japon (17 151 millions FCFA, 5 663 tonnes, 3,9 %), l’Arabie saoudite (16 405 millions FCFA, 112 484 tonnes, 3,7 %), la Malaisie (16 263 millions FCFA, 92 606 tonnes, 3,7 %), la Turquie (13 650 millions FCFA, 32 800 tonnes, 3,1 %), les Pays-Bas (13 107 millions FCFA, 14 126 tonnes, 2,9 %) et les États-Unis (12 830 millions FCFA, 11 623 tonnes, 2,9 %).
Cette répartition met en lumière la diversification des sources d’approvisionnement, couvrant l’Asie, l’Europe, l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient et l’Amérique du Nord. Malgré cela, la Chine, l’Inde et la France maintiennent une position dominante, concentrant à elles seules une part significative des volumes et des valeurs importés.
Pour donner une perspective plus large, les données de TradeEconomics indiquent que les importations du Togo en provenance de Chine pour l’année 2024 étaient proches de 670 millions USD, soit environ 400 milliards FCFA, en cohérence avec la tendance observée pour le premier trimestre 2025.
Sur l’échiquier international, la structure pourrait être reliée à la robustesse de l’économie chinoise et sa capacité manufacturière globalement croissante. Le secteur manufacturier demeure un pilier de la production chinoise, représentant près de 25 à 26 % du PIB et 30 % de la production manufacturière mondiale. Cette puissance productive nourrit la position de la Chine en tant que principal fournisseur.
Pourquoi est-ce important ?
Le recul des importations au premier trimestre 2025 signale une prudence dans la demande intérieure togolaise ou des ajustements budgétaires. Cependant, la suprématie persistante de la Chine en tant que partenaire commercial reflète une dépendance structurelle qu’il convient de surveiller.
Economiquement, cette dépendance ouvre des opportunités pour diversifier les sources d’approvisionnement, renforcer l'industrie locale ou établir des partenariats régionaux, et ainsi atténuer les risques liés à des concentrations géographiques.
Politiquement, réduire la dépendance est un enjeu de souveraineté et de résilience. Cela permettrait d’explorer des collaborations industrielles avec des pays comme l’Inde ou des marchés régionaux solides comme le Nigeria, tout en développant la transformation locale.
Pour l’économie ouest-africaine, le Togo pourrait se positionner comme un hub redistributif en exploitant sa stratégie portuaire et logistique pour attirer des flux diversifiés. Encourager des voisins à renforcer leurs capacités productives représente une voie collective vers une intégration économique plus solide et autonome.