Bill Gates engage 2,5 milliards $ pour révolutionner la santé des femmes

Ce montant demeure insuffisant face aux besoins exprimés (Crédit image : Biography)


Les points clés :

  • La Fondation Gates annonce un engagement historique de 2,5 milliards USD d’ici 2030, ciblant la santé des femmes dans les pays à faible revenu et en Afrique subsaharienne.

  • Ce financement est destiné à soutenir plus de 40 innovations majeures dans cinq domaines négligés : grossesse, nutrition, santé gynécologique, contraception non hormonale et IST.

  • Il s’inscrit dans une stratégie philanthropique globale visant à redistribuer près de 200 milliards USD avant la fermeture de la fondation en 2045.


La Fondation Bill & Melinda Gates a franchi un nouveau cap en annonçant un engagement de 2,5 milliards de dollars d’ici 2030, exclusivement dédié à la santé des femmes, un effort sans précédent pour pallier les décennies d'invisibilisation dans ce domaine. Ce financement est destiné à soutenir plus de 40 innovations ciblant cinq thématiques hautement sous-financées : soins obstétricaux et vaccination maternelle, santé maternelle et nutrition, santé gynécologique et menstruelle, contraception non hormonale et lutte contre les infections sexuellement transmissibles (y compris la PrEP pour les femmes).

La présidente de la division Égalité des sexes de la fondation, Dr Anita Zaidi, rappelle que ces domaines souffrent d’un sous-investissement chronique. Elle souligne que seulement 1 % des investissements non oncologiques en santé concerne des pathologies féminines. Malgré l’ampleur de l’engagement, elle insiste sur le fait que ce montant demeure insuffisant face aux besoins exprimés.

Une stratégie philanthropique sans précédent

Au-delà de cet investissement unique, ce volet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à redistribuer l’ensemble du patrimoine estimé de Bill Gates, soit près de 200 milliards USD, dans les vingt prochaines années, avant la fermeture programmée de la fondation en 2045.

Emblématique du rôle croissant de la philanthropie privée, cette initiative prend une importance accrue dans un contexte de retrait des financements publics, comme celui d’USAID ou des restrictions budgétaires récentes. Pour Bruno Cabrillac, économiste à la Ferdi, elle comble des lacunes budgétaires tout en soulignant la question de la définition démocratique des priorités .

Pourquoi est‑ce important ?

Cette initiative marque une révolution intellectuelle dans la philanthropie mondiale. Pour la première fois, un engagement à cette échelle est concentré sur la santé féminine, longtemps marginalisée dans les agendas de recherche. En ciblant des enjeux comme l’endométriose, l’insuffisance de contraception ou la nutrition maternelle, la fondation redirige l’investissement vers des priorités invisibles mais massivement impactantes.

À l’échelle africaine, cette décision prend toute son ampleur : la combinaison des retours économiques anticipés, des innovations ciblées et de l’impulsion diplomatique marque un tournant pour des secteurs de santé systématiquement sous-investis. Elle engage aussi une responsabilité collective : les gouvernements, les bailleurs institutionnels et les investisseurs privés sont appelés à s’associer à cette dynamique.

En définitive, ce nouveau jalon philanthropique illustre comment un acteur privé doté de vision peut contribuer à recomposer les architectures de santé à l’échelle globale, tout en affirmant le leadership africain sur les innovations et la gouvernance sanitaire du continent.

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