Sénégal : GCO verse 1 milliard FCFA de dividendes à l’État, la première fois depuis 2014
Les points clés :
GCO verse pour la première fois depuis 2014 un dividende de 5 milliards FCFA, l’État sénégalais en perçoit 450 millions nets, soit près d’1 milliard FCFA incluant l’IRVM.
Le bénéfice net 2024 de GCO s’établit à 14,4 milliards FCFA, fruit de négociations menées par la SOMISEN et le ministère des Finances.
Avec ce versement, le total mobilisé par la SOMISEN atteint désormais 72 milliards FCFA, marquant un tournant institutionnel dans la valorisation des participations publiques.
Jusqu’à aujourd’hui, la Grande Côte Opérations (GCO), active depuis 2014 dans l’exploitation des sables minéralisés entre Mboro et Diogo, n’avait jamais versé de dividendes. Cette période a pris fin avec la décision actée le 29 août 2025, fruit d’un plaidoyer soutenu par la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN SA) et le ministère des Finances. Après que le conseil d’administration avait initialement proposé de mettre le bénéfice en "report à nouveau", l’Assemblée générale a été relancée pour statuer sur une distribution. Au final, 5 milliards FCFA de dividendes ont été attribués à tous les actionnaires, dont l’État, actionnaire à 10 %, perçoit 500 millions FCFA bruts (450 millions nets) après impôts. Le Trésor public empochera en réalité près d’un milliard FCFA dans ce cadre (dividendes + IRVM).
Cette première distribution de dividendes représente une avancée symbolique et financière majeure pour l’État sénégalais, et confirme l’efficacité des nouveaux mécanismes de défense de ses intérêts dans le secteur extractif. À ce jour, les recettes cumulées mobilisées par la SOMISEN auprès des sociétés minières s’élèvent à 72 milliards FCFA, ce qui renforce son rôle stratégique de bras armé de l’État dans la gouvernance de ce secteur.
Au niveau macroéconomique, ces résultats s’inscrivent dans une dynamique globale positive. En 2025, les dividendes miniers perçus par l’État ont atteint 41,4 milliards FCFA, soit une hausse de 126 % par rapport à la moyenne des quatre années précédentes, selon le rapport de la SOMISEN. Si l’on ajoute à cela les 29,532 milliards FCFA collectés au titre de l’Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières (IRVM), les recettes fiscales totales générées atteignent 70,957 milliards FCFA en 2025.
Pourquoi est-ce important ?
Ce premier dividende de GCO symbolise une rupture avec des décennies de manque à gagner pour le Trésor public. Il illustre une appropriation bien plus dynamique des ressources naturelles par l’État sénégalais, qui ne se contente plus d’être simple observateur, mais devient acteur à part entière dans la gouvernance et le partage des profits extractifs.
La montée en puissance de la SOMISEN, désormais reconnue comme le principal instrument de valorisation des actifs miniers de l’État, montre que des mécanismes institutionnels bien pensés peuvent transformer les participations publiques en leviers de développement durable.
Au-delà de l’impact direct sur les finances publiques, cette dynamique renforce la crédibilité des politiques d’État auprès des partenaires internationaux, stimule la transparence, et pourrait inspirer d’autres pays ouest-africains à suivre cette voie.
Enfin, en injectant ces ressources dans des priorités nationales, infrastructures, santé, éducation, le Sénégal renforce sa résilience économique et se positionne comme un exemple régional en matière de gouvernance des ressources naturelles.