BIDC : le pari à 33 milliards au Togo pour relancer la formation et l’emploi des jeunes
La BIDC muscle l’économie ouest-africaine à coups de milliards (Crédit image : Freepik)
Les points clés :
Le Conseil d’administration de la BIDC a approuvé 50 M€ pour doter le Togo de six centres de formation technique, touchant 3 480 jeunes chaque année.
Ce financement s’inscrit dans un package global de 174 M€ + 125 M$, incluant infrastructures, énergies renouvelables en Guinée, clinker pour la Côte d’Ivoire et une autoroute au Nigeria.
Ces initiatives illustrent une stratégie régionale cohérente pour renforcer l’intégration économique ouest-africaine, la résilience industrielle et la formation de capital humain.
Lancé en pleine dynamique régionale, le financement massif de la BIDC pour l’éducation technique au Togo intervient dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest cherche à transformer ses fragilités en atouts. Alors que les jeunes peinent à trouver des débouchés, la BIDC mise sur l’investissement dans les compétences comme catalyseur de changement. Cette initiative s’inscrit dans un ensemble de projets d’infrastructures qui visent non seulement à accélérer la croissance économique, mais aussi à renforcer l’intégration régionale, les chaînes de valeur et la création d’emplois.
Décryptage du projet au Togo : formation et productivité
Le cœur du dispositif est un prêt de 50 M€ attribué à Planet One pour la construction et l’équipement de six centres d’enseignement technique et de formation professionnelle (ETFP). Ces centres devraient chaque année habiliter 3 480 jeunes togolais aux métiers de l’industrie – un flux annuel significatif dans un pays où le chômage des jeunes reste un défi majeur. En ciblant des compétences recherchées, l’opération vise à réduire le déficit de main-d’œuvre qualifiée et à stimuler l’employabilité dans un paysage économique en mutation.
Vision régionale : cohérence des interventions BIDC
Le financement togolais s’insère dans un ensemble cohérent d'engagements :
Ciment en Côte d’Ivoire : 25 M$ pour importer 400 000 tonnes de clinker, soutenant la filière cimentière face à la demande urbaine croissante.
Éducation agricole en Guinée : 28,9 M€ pour moderniser quatre lycées agricoles, répondant aux besoins en compétences agricoles innovantes.
Énergies renouvelables en Guinée : 95,163 M€ dédiés à la construction de trois microcentrales hydroélectriques (30 MW), un levier pour dynamiser les zones rurales.
Autoroute au Nigeria : 100 M$ pour un tronçon de 47,7 km de la Lagos-Calabar Coastal Road, facilitant l’accès aux ports et zones agro-industrielles.
En cumulant ces interventions, la BIDC renforce autant les ressources humaines que matérielles, nécessaires à un développement industriel résilient.
Analyse : pourquoi le Togo devient un pilote de formation
La décision de bâtir six centres EFTP illustre une stratégie globale de montée en gamme des compétences. Le Togo, s’appuyant sur un partenariat public-privé avec Planet One et un financement régional, ambitionne de répondre aux exigences d’une industrialisation croissante. L’appel est lancé aux secteurs formel et informel pour valoriser cette main-d’œuvre formée et ainsi impulser une dynamique de croissance endogène.
Pour un écosystème économique ouest-africain plus intégré
La cohérence entre ces projets révèle une vision partagée : former, industrialiser, relier. En parallèle des infrastructures matérielles, la région mise sur la synergie entre pays : compétences togolaises, clinker ivoirien, énergies en Guinée, autoroute au Nigeria et facilitation du commerce intrarégional. Cette démarche transcende les frontières nationales et s’aligne sur la vision de la CEDEAO pour une zone plus intégrée et compétitive.
Pourquoi est-ce important ?
Parce que la formation technique est la pierre angulaire de l’industrialisation, ce projet marque un tournant. Il offre au Togo et à la région les outils pour transformer leur jeunesse en acteurs productifs. À l’échelle ouest-africaine, cette synergie entre éducation, infrastructures et intégration répond à des défis universels : réduire le chômage des jeunes, booster la valeur ajoutée locale, et consolider la chaîne de valeur régionale. La BIDC, en combinant financements stratégiques et vision alignée sur les ODD, favorise ainsi une relance durable pour l’Afrique de l’Ouest.