Le Maroc modernise son réseau ferroviaire avec un prêt de 847 millions de dollars de la France pour l’achat de TGV

TGV Maroc (Crédit image : APA)

Les points clés :

  • Le Maroc a obtenu un prêt de 847 millions USD de la France pour l'achat de 18 TGV Alstom, dans le cadre d'un vaste projet ferroviaire.

  • Ce programme d'achat de 168 trains s'inscrit dans le « Plan Rail Maroc », visant à moderniser le réseau et à relier 87 % de la population marocaine d'ici 2040.

  • L'impact économique de ce projet s'étend à plusieurs partenaires internationaux, notamment l'Espagne, la Corée du Sud, et à toute la région ouest-africaine.

Le Maroc fait un pas décisif vers la modernisation de son réseau ferroviaire. Le Trésor français a accordé un prêt de 781 millions d'euros (environ 847 millions de dollars) pour permettre à l'Office National des Chemins de Fer (ONCF) de faire l'acquisition de 18 trains à grande vitesse auprès d'Alstom. Ces TGV, issus de la gamme Avelia Horizon, sont conçus pour transporter jusqu'à 640 passagers à une vitesse maximale de 320 km/h. Cette commande s'inscrit dans un plan plus vaste, visant à renforcer le réseau ferroviaire du Royaume avec l'achat de 168 véhicules roulants, en collaboration avec des partenaires internationaux.

Le programme marocain ne se limite pas à la France. Le Royaume a également reçu un prêt de 754,3 millions d’euros (environ 819,5 millions USD) de l’Espagne, et a signé un protocole d’accord avec la Corée du Sud, bien que les détails financiers de ce dernier ne soient pas encore rendus publics. Ce projet ambitieux implique plusieurs grands noms de l'industrie, avec CAF et Hyundai ayant décroché des contrats pour la livraison respectivement de 30 et 110 trains.

Le "Plan Rail Maroc" : une vision pour 2040

Ces acquisitions s’inscrivent dans le cadre du « Plan Rail Maroc » (PRM), un projet ambitieux lancé par le gouvernement marocain pour moderniser et étendre le réseau ferroviaire national. D’ici 2040, l’objectif est de relier 87 % de la population marocaine au réseau ferroviaire, contre seulement 51 % actuellement. Ce programme constitue une véritable transformation de l’infrastructure de transport du Maroc, visant à faciliter la mobilité intérieure, à réduire les temps de trajet et à renforcer l’intégration économique des différentes régions du pays.

Le modèle Avelia Horizon choisi par le Maroc est une pièce maîtresse de ce projet. En plus de sa vitesse et de sa capacité, il offre des avantages écologiques, consommant moins d’énergie que ses prédécesseurs, et promet ainsi une empreinte carbone réduite, un atout majeur dans une époque où la durabilité est au cœur des préoccupations mondiales.

Des partenariats stratégiques avec l’Espagne et la Corée du Sud

L'aspect international de ce projet est également important. Outre le prêt accordé par la France, l’Espagne et la Corée du Sud jouent des rôles clés dans le développement ferroviaire du Maroc. La firme espagnole CAF a remporté un contrat de 630 millions USD pour la livraison de 30 trains interurbains, tandis que Hyundai, de Corée du Sud, s’est vu attribuer la construction de 110 trains pour un montant de 1,5 milliard USD. Ces collaborations témoignent de la volonté du Maroc de s'appuyer sur une expertise internationale pour améliorer ses infrastructures.

Ces partenariats pourraient également avoir un effet domino sur le reste de la région ouest-africaine, en positionnant le Maroc comme un modèle de modernisation ferroviaire. Des pays voisins pourraient s’inspirer de ces efforts pour développer leurs propres infrastructures de transport, créant ainsi des synergies économiques régionales.

Pourquoi est-ce important ?

L’impact économique de ce projet s’étend au-delà des frontières marocaines. Avec un réseau ferroviaire plus efficace et étendu, le Maroc renforce sa position de hub commercial entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Cela pourrait accélérer le commerce régional et international, augmentant les opportunités économiques pour les pays ouest-africains, notamment à travers les corridors commerciaux reliant l'Afrique subsaharienne à l'Europe.

De plus, les contrats conclus avec des entreprises européennes et asiatiques créent des emplois et des opportunités technologiques pour ces pays partenaires. Le transfert de technologie, la création d'emplois locaux, et le développement d'une expertise dans la gestion des infrastructures de transport modernes pourraient avoir un effet d'entraînement dans d'autres économies d'Afrique de l'Ouest, désireuses d'améliorer leurs propres réseaux de transport.

En intégrant ces projets dans une vision à long terme, le Maroc se positionne non seulement comme un leader régional en matière de développement des infrastructures, mais il contribue également à la croissance et à l'intégration économique de toute la région ouest-africaine.

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