Mission 300 : 50 milliards USD pour électrifier 300 millions d’Africains d’ici 2030

Electrification/Image Freepik

Les points clés :

  • Le sommet africain de l’énergie à Dar es Salam a tenu ses promesses

  • L’initiative « mission 300 » a été lancé et prévoit de raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030

  • Cet objectif ambitieux repose sur un engagement financier de plus de 50 milliards de dollars USD

Le Sommet africain de l’énergie, tenu les 27 et 28 janvier 2025 à Dar es Salam, a marqué un tournant décisif pour l’accès à l’électricité en Afrique. L’initiative « Mission 300 », lancée à cette occasion, prévoit de raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. Cet objectif ambitieux repose sur un engagement financier de plus de 50 milliards de dollars, émanant d’organisations internationales, de banques de développement et d’institutions financières mondiales.

Un investissement colossal pour combler le déficit énergétique

La Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont annoncé une enveloppe de 48 milliards de dollars pour financer les projets d’infrastructure énergétique sur le continent. À cela s’ajoute l’engagement de 1 milliard d’euros de l’Agence française de développement (AFD), ainsi qu’un financement prévu de 1 à 1,5 milliard de dollars de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII). Le Groupe de la Banque islamique de développement a également promis 2,65 milliards de dollars pour soutenir l’accès à l’énergie entre 2025 et 2030. Enfin, le Fonds OPEP a débloqué un milliard de dollars avec la promesse de ressources supplémentaires.

Zafiri : une nouvelle solution pour l’investissement privé

L’une des initiatives phares du sommet est le lancement de Zafiri, une société d’investissement créée par la Banque mondiale et la BAD. Zafiri est dotée d’un capital initial de 300 millions de dollars et a pour objectif de mobiliser jusqu’à un milliard de dollars pour financer des mini-réseaux d’énergie renouvelable et des systèmes solaires domestiques. Cette initiative vise à stimuler l’investissement privé dans les énergies renouvelables, un secteur essentiel pour l’électrification du continent.

Réformes et impacts économiques en Afrique de l’Ouest

Douze pays, dont le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ont présenté des Pactes nationaux pour l’énergie. Ces pactes fixent des objectifs précis en matière d’accès à l’électricité, d’augmentation de la part des énergies renouvelables et d’attraction de capitaux privés. Pour Akinwum Adesina, président de la BAD, il est crucial que les réformes soient mises en place pour attirer davantage d’investissements privés et assurer la transparence dans les accords d’achat d’électricité.

 

Pourquoi est-ce important : L’impact de cette initiative sur l’économie ouest-africaine est colossal. En augmentant l’accès à une énergie fiable, abordable et durable, ces investissements pourraient générer des millions d’emplois, soutenir l'industrialisation et améliorer les conditions de vie de millions de personnes. Environ 600 millions d’Africains vivent encore sans électricité, et combler ce déficit énergétique est essentiel pour le développement économique et social du continent.

Une feuille de route pour l’avenir

La Déclaration de Dar es Salam sur l’énergie, signée lors du sommet, servira de feuille de route pour l’électrification de l’Afrique. Elle sera soumise à adoption lors du sommet de l’Union africaine en février 2025. L’initiative Mission 300 représente une opportunité historique de transformer l’avenir énergétique de l’Afrique et de combler un fossé qui freine depuis longtemps son développement.

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