Commerce international : les ports africains passent à la vitesse supérieure
Port de Kribi, image Hlog
Les points clés :
Les ports africains font face à des menaces de cybersécurité
Face à ces enjeux, plusieurs pays africains ont pris des mesures pour renforcer la sécurité de leurs ports
Les ports de Douala et de Kribi au Cameroun ont pris les devants
Avec près de 90 % des échanges commerciaux transitant par la mer, les ports africains jouent un rôle central dans l'économie mondiale. Abidjan, Lomé, Douala ou Durban, ces infrastructures stratégiques sont non seulement des plaques tournantes du commerce, mais aussi des cibles de choix pour des menaces sécuritaires croissantes, notamment la cybercriminalité et les vols de cargaisons. Ces défis, s’ils ne sont pas relevés, risquent de freiner le potentiel économique du continent africain.
En 2022, le port d’Abidjan, véritable hub de l'Afrique de l'Ouest, a traité environ 30 millions de tonnes de marchandises, reliant non seulement la Côte d’Ivoire mais aussi des pays enclavés comme le Burkina Faso et le Mali au reste du monde. Toutefois, malgré cette performance, la compétitivité de ce port est fragilisée par des vols fréquents et une cybersécurité inadéquate.
La vulnérabilité des ports, un problème majeur
La montée des cybermenaces s'étend également à l'Afrique du Sud. En 2024, une cyberattaque a paralysé plusieurs ports, dont celui de Durban, bloquant 60 % du trafic portuaire géré par Transnet. Cet incident a eu un impact majeur sur les exportations d'agrumes, illustrant la vulnérabilité des ports face à la digitalisation croissante des opérations commerciales.
Face à ces enjeux, plusieurs pays africains ont pris des mesures pour renforcer la sécurité de leurs ports. Au Cameroun, les ports de Douala et Kribi se distinguent par leurs récentes transformations. Douala, longtemps victime de vols et d'intrusions, a vu une nette amélioration grâce à l’intervention de PortSec SA, avec l'installation de systèmes de surveillance avancés et de contrôles d’accès biométriques. Depuis 2019, ces efforts ont non seulement réduit les incidents de cargaison, mais aussi augmenté le trafic maritime et les recettes douanières du port. Aujourd’hui, Douala se positionne comme un modèle de sécurité portuaire en Afrique centrale.
Pourquoi c'est important : Selon Tsafir Tzvi, directeur général de PortSec SA, « la transformation des ports ne se limite pas à leur sécurisation ; elle inclut aussi leur préparation à un avenir où la digitalisation expose ces infrastructures à de nouveaux risques, notamment les cyberattaques ». La modernisation des infrastructures est donc essentielle pour que les ports africains restent compétitifs dans le commerce mondial.
Les efforts de sécurisation entrepris dans des pays comme la Côte d'Ivoire et le Cameroun démontrent que la sécurité portuaire est bien plus qu'une question technique. Elle constitue un levier stratégique pour l'essor économique du continent.