Togo 2026 : un budget record de 2 740,5 milliards FCFA pour relancer l’économie et renforcer le social
Les points clés :
Le Togo adopte un budget 2026 de 2 740,5 milliards FCFA, soit une hausse de 14,4 % par rapport à 2025.
Le gouvernement anticipe une croissance de 6,5 % en 2026, portée par des réformes structurelles et une mobilisation accrue des ressources internes.
Près de 48 % du budget est alloué aux secteurs sociaux (santé, éducation, protection sociale), tandis que les crédits aux secteurs productifs augmentent de plus de 29 %.
Le Togo vient de franchir une étape majeure dans sa dynamique budgétaire avec l’adoption, lors du Conseil des ministres du 14 novembre 2025, d’un projet de loi de finances 2026 fortement ambitieux. Le budget s’établit à 2 740,5 milliards de FCFA, selon le communiqué officiel du gouvernement. Cette enveloppe marque un bond significatif, porté par la volonté de stimuler l’investissement, moderniser l’appareil productif et renforcer la cohésion sociale.
Dans un contexte mondial jugé fragile, l’administration togolaise a élaboré un budget “prudent mais offensif”, s’appuyant largement sur ses propres ressources. Cette approche vise à préserver la stabilité macroéconomique tout en finançant un développement inclusif. Le Togo projette ainsi un taux de croissance de 6,5 % pour 2026, en hausse par rapport aux 6,2 % attendus en 2025. Cette prévision dépasse celle de l’UEMOA et de la CEDEAO, selon le gouvernement.
Une forte orientation sociale
La dimension sociale du budget 2026 est particulièrement marquée. Près de 48 % des dépenses sont dédiées à la santé, l’éducation et la protection sociale, une priorité réaffirmée par l’exécutif. Au-delà des moyens classiques, le projet introduit des mesures innovantes : un crédit d’impôt pour l’embauche des personnes à mobilité réduite, des allègements sur les droits d’enregistrement des marchés destinés aux jeunes et aux femmes entrepreneurs, ainsi qu’une exonération des taxes à l’importation pour les intrants de provenderie dans le but de booster la production carnée locale. Cette triple mesure souligne le souci de l’État de concilier justice sociale et développement économique.
Relance des secteurs productifs
Le budget consacre une augmentation de 29,3 % des crédits à la “transformation économique” (agriculture, industrie, numérique), selon le communiqué du Conseil. L’objectif est clair : stimuler l’investissement privé, moderniser l’appareil productif et créer des emplois durables, notamment pour la jeunesse et les femmes. Cette stratégie s’inscrit dans une ambition de transition vers une économie plus diversifiée et moins dépendante de l’importation.
La sécurité n’est pas en reste : le budget renforce les moyens alloués à la défense et à la protection du territoire, un signal fort face aux menaces multiformes dans la région.
Suivi et gouvernance budgétaire
À l’issue du Conseil, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a appelé à un suivi rigoureux de l’exécution budgétaire. Il a insisté sur des visites régulières sur le terrain pour s’assurer que les politiques traduisent des résultats tangibles dans la vie des populations. Cette prise de position renforce l’idée que ce budget n’est pas qu’un engagement financier : il s’agit d’un plan d’action concret pour transformer l’économie togolaise.
Pourquoi est-ce important ?
Ce budget 2026 marque un tournant dans la trajectoire économique du Togo. Au-delà de l’ambition chiffrée, il reflète une stratégie cohérente : mobiliser les ressources internes, soutenir massivement le social et investir dans les secteurs productifs. Cette combinaison est essentielle pour poser les bases d’une croissance durable et inclusive.
L’orientation vers les secteurs productifs, agriculture, industrie, numérique, peut favoriser une transformation structurelle. En stimulant l’investissement privé et la création d’emplois, le Togo se donne les moyens de réduire sa vulnérabilité aux chocs externes et de renforcer sa souveraineté économique.
Sur le plan social, l’engagement de près de la moitié du budget vers l’éducation, la santé et la protection sociale indique une volonté de réduire les inégalités et de garantir que la croissance profite à tous. Les mesures ciblées (crédit d’impôt, exonération pour les entrepreneurs jeunes et femmes, soutien à la production locale) témoignent d’un effort pour rendre le développement plus équitable.
Enfin, du point de vue de la stabilité macro-économique, la projection de croissance à 6,5 % montre la confiance du gouvernement dans sa capacité à mener des réformes durables. Le recours à des ressources propres pour financer le budget réduit la dépendance aux financements extérieurs et renforce la résilience du pays face aux aléas globaux.
En somme, le budget 2026 du Togo apparaît comme un levier puissant : un levier pour la croissance, pour l’inclusion, et pour la transformation profonde de l’économie togolaise. Si son exécution est effective, il pourrait constituer un modèle de politique budgétaire ambitieuse et responsable pour d’autres pays de la sous-région ouest-africaine.