Lomé accueille plus de 600 décideurs au forum Royaume-Uni – Afrique francophone 2025
Les points clés :
Le UK‑WCAF 2025 se tiendra à Lomé les 12 et 13 novembre 2025, rassemblant plus de 600 décideurs publics et privés.
Le forum est organisé par DMA Invest en partenariat avec UK Export Finance (UKEF), le Department for Business and Trade (UK) et le gouvernement togolais.
L’évènement constitue pour le Togo une occasion stratégique de se positionner comme hub régional d’investissement et de commerce pour l’Afrique francophone de l’Ouest et du Centre.
L’organisation du forum Royaume-Uni–Afrique francophone (UK-WCAF) à Lomé marque un moment clé dans la stratégie d’ouverture commerciale du Togo. Le pays, choisi comme hôte pour les 12 et 13 novembre 2025, accueille un rassemblement de haut niveau, avec un objectif clair : stimuler les investissements, renforcer les échanges économiques entre le Royaume-Uni et les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et positionner Lomé comme un carrefour d’affaires international.
L’annonce officielle publiée le 5 novembre 2025 par le portail du gouvernement togolais détaille que « plus de 600 participants sont attendus », dont des décideurs publics, des investisseurs « et des chefs d’entreprise de plusieurs pays ». Le choix du Togo n’est pas anodin : il répond à une reconnaissance de son environnement des affaires, de son cadre réglementaire favorable et de ses infrastructures modernes, selon le ministère de l’Économie et de la Veille stratégique.
La structure de l’événement confirme cette ambition : aux côtés de DMA Invest (spécialisée dans la promotion des investissements sur les marchés émergents) et de UKEF, l’organisation repose également sur le partenariat public-privé et l’appui d’institutions hybrides. Ce montage permet de combiner l’expertise britannique en matière de financement des exportations et des investissements à la volonté togolaise de catalyser des retombées économiques tangibles.
Le programme envisagé s’articule autour de plusieurs axes essentiels : l’identification de nouveaux projets d’investissement, le renforcement des partenariats commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays d’Afrique francophone, et la facilitation de financements via des mécanismes adaptés aux réalités africaines. Les secteurs visés incluent l’infrastructure, l’énergie, l’agro-industrie, le numérique et les services. Pour le Togo, l’accueil de cet évènement est l’un des volets d’une stratégie plus globale de transformation économique et d’intégration régionale.
Le contexte régional donne à cette initiative une portée encore plus large. En effet, la zone francophone d’Afrique de l’Ouest et du Centre cherche depuis plusieurs années à diversifier ses partenaires économiques, longtemps focalisés sur les anciennes métropoles coloniales ou sur des flux intra-régionaux. L’arrivée d’un forum tel que UK-WCAF souligne la volonté d’attirer des capitaux nouveaux, de bénéficier d’un transfert de technologies et de renforcer l’intégration commerciale dans un contexte post-Brexit notamment. Le gouvernement britannique, via UKEF et le DBT, affiche une stratégie claire d’engagement accru avec l’Afrique francophone.
En termes de retombées pour le Togo, plusieurs impacts sont envisageables. L’évènement devrait permettre de : renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs britanniques et autres, mettre en lumière les réformes entreprises pour améliorer le climat des affaires et initier des partenariats de long terme avec des entreprises britanniques. Le fait que Lomé soit mise en avant comme hôte peut également renforcer son rôle de hub logistique, notamment via son port, et servir de vitrine pour les initiatives régionales. De plus, la concentration de décideurs permet au Togo de négocier des accords ou mémorandums directement lors du forum, ce qui peut accélérer la concrétisation de certains projets d’infrastructure ou d’investissement.
Cependant, un tel tournant ne se fait pas sans défis. Il faudra que le Togo transforme l’élan suscité par le forum en actions concrètes : que les engagements se transforment en investissements, que les économies locales soient fortement impliquées, que les capacités nationales soient renforcées pour que les partenariats profitent à l’ensemble du pays et non à un petit nombre d’acteurs. Il faudra veiller aussi à ce que les bénéfices soient partagés dans les zones rurales et moins urbanisées, afin de renforcer l’inclusion et la durabilité. Enfin, la coordination entre les pays participants et la gestion des flux d’investissement (et des risques associés) constituera un enjeu majeur.
Pourquoi est-ce important ?
Cet événement revêt une importance stratégique pour l’économie ouest-africaine. D’abord, il symbolise un changement de modèle : plus qu’un simple épisode de diplomatie économique, le forum incarne la volonté d’une Afrique francophone de s’insérer dans des chaînes de valeur globales, d’attirer des capitaux nouveaux et de structurer durablement ses partenariats. Le Togo, en acceptant d’être hôte, devient ainsi une pièce centrale de la reconfiguration économique régionale.
Ensuite, en choisissant le Togo comme plateforme, le forum laisse entrevoir une redistribution des cartes géographiques de l’investissement en Afrique de l’Ouest. Les hubs traditionnels comme Abidjan, Dakar ou Lomé sont challengés, et cette logique d’ouverture permet d’élargir le spectre des pays capables d’attirer et de canaliser les flux d’IDE. Cela contribue à la diversification des destinations d’investissement et à un meilleur équilibre régional.
Enfin, sur le plan de l’intégration économique, l’afflux d’investisseurs britanniques et d’acteurs internationaux dans un contexte francophone favorise la hybridation des réseaux anglophones et francophones en Afrique. Cette jonction est un levier pour dynamiser les échanges inter-régionaux, faciliter les partenariats industriels, logistiques et technologiques, et renforcer la compétitivité collective de la sous-région.
En résumé, le forum UK-WCAF à Lomé est bien plus qu’un rendez-vous de haut niveau : il peut constituer une plate-forme de transformation pour le Togo et la sous-région, en catalysant des investissements, en consolidant des réseaux et en inscrivant davantage l’Afrique francophone dans une dynamique de croissance durable et inclusive.