Le Togo représente près d’un tiers des services de transport de l’UEMOA en 2024, grâce à Lomé et son port


Les points clés :

  • Le Togo a généré 185,1 milliards FCFA de revenus dans les services de transport en 2024, soit 29,5 % du total pour la zone Union économique et monétaire ouest‑africaine (UEMOA).

  • La part du transport dans les exportations de services de l’Union est descendue à 19,4 % en 2024, contre 21,6 % en 2023, en raison d’une contraction globale des recettes (passant de 670,3 à 627,1 milliards FCFA).

  • La forte performance togolaise s’explique par la position logistique du Port Autonome de Lomé, qui dessert plusieurs pays enclavés et capte ainsi une part significative du transit maritime et terrestre de l’UEMOA.


Dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les services de transport constituent une composante stratégique du commerce de services. Selon le dernier rapport de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ces services, terrestres, maritimes et aériens, ont généré pour l’Union des recettes de 627,1 milliards FCFA en 2024, en recul depuis les 670,3 milliards FCFA de 2023.

Mais ce sont surtout les performances du Togo qui attirent l’attention. Le pays, en 2024, a cumulé 185,1 milliards FCFA de recettes dans les services de transport, ce qui représente près d’un tiers (29,5 %) des recettes totalisées par l’UEMOA. Ce chiffre place le Togo devant la Côte d’Ivoire, qui enregistre 26,7 % du total. Ces données montrent que Lomé s’impose comme un hub logistique et de transit.

L’explication de cette performance se trouve notamment dans l’importance du Port autonome de Lomé. Ce dernier joue le rôle de plateforme régionale pour les pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso ou le Mali. Le transit maritime combiné au transport terrestre, à la logistique et aux services annexes donne au Togo un avantage distinct dans cette catégorie. Le rapport mentionne que la montée en puissance togolaise s’inscrit dans un rythme de croissance affiché : les exportations de services de transport sont passées de 104,4 milliards FCFA en 2020 à 185,1 milliards FCFA en 2024, soit une hausse d’environ 77 % sur cinq ans, même si la progression entre 2023 et 2024 s’est ralentie (gain marginal de 0,7 milliard FCFA).

Ce ralentissement superficiel doit être mis en perspective : il intervient dans un contexte de recul global des services de transport dans la zone UEMOA. Le poids relatif du secteur est tombé à 19,4 % des exportations de services en 2024 (contre 21,6 % en 2023), ce qui souligne une baisse de la demande ou encore un effet de concurrence accrue dans d’autres services.

Pour le Togo, ce leadership régional représente un levier stratégique. Au-delà des chiffres, le positionnement permet de renforcer les recettes extérieures, de consolider sa place dans les chaînes logistiques régionales et d’accroître son attractivité pour les investissements infrastructurels (puissance portuaire, transport routier, stockage, distribution). Il convient toutefois de noter que ce type de succès repose sur des conditions précises : infrastructures adéquates, régulation logistique, accords de transit harmonisés avec les pays voisins, et compétitivité des services offerts.

Voici quelques chiffres clés à retenir :

  • 185,1 milliards FCFA : revenus togolais des services de transport en 2024.

  • 104,4 milliards FCFA : revenus en 2020 (base de comparaison).

  • 29,5 % : part du Togo dans les recettes de transport de l’UEMOA en 2024.

  • 19,4 % : poids du transport dans les exportations de services de l’UEMOA en 2024.

Ces éléments montrent le double défi pour le Togo : consolider cet avantage et le transformer en croissance durable, tout en poursuivant la modernisation de ses infrastructures et en renforçant l’intégration régionale pour maintenir sa position.

Pourquoi est-ce important ?

La performance du Togo dans les services de transport revêt une importance cruciale pour l’ensemble de l’économie ouest-africaine. Tout d’abord, en captant près d’un tiers des services de transport de la zone UEMOA, le Togo renforce non seulement ses recettes mais également son rôle de plateforme logistique régionale. Cela contribue à la fois à la diversification économique du pays et à l’efficacité des chaînes de valeur régionales, notamment pour les pays enclavés.

Ensuite, dans une économie où les services prennent de plus en plus d’importance, la montée en puissance du secteur logistique togolais peut inspirer d’autres pays de l’UEMOA à valoriser davantage leurs atouts géographiques ou sectoriels. Cela participe à une meilleure intégration économique régionale, favorise les flux commerciaux intra-régionaux et optimise la chaîne « production-transport-consommation ».

Enfin, pour les investisseurs et les acteurs du marché, cette performance signale que le Togo est un terrain d’opportunités dans la logistique, le transport international, l’entreposage et les services associés. Dans un contexte de mondialisation et de concurrence accrue, les pays qui parviennent à s’insérer dans les flux globaux tout en desservant une région vaste comme l’UEMOA peuvent générer des effets de levier importants.

En somme, le succès du Togo dans les services de transport n’est pas un simple fait statistique : il représente une clé de compétitivité régionale, un levier de croissance pour le pays et un modèle potentiel pour la sous-région ouest-africaine.

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