Togo - budget 2026 : les grandes mesures innovantes


Les points clés :

  • Le budget national du Togo pour 2026 est fixé à 2 751,5 milliards de FCFA, soit une hausse notable de 14,8 % par rapport à l’exercice précédent, incarnant une ambition accrue de transformation économique et sociale.

  • Cette loi de finances introduit des mesures innovantes pour soutenir la production locale, promouvoir l’inclusion sociale et faciliter l’accès des jeunes, des femmes et des personnes handicapées à l’économie formelle.

  • Le texte s’inscrit dans un contexte macroéconomique soutenu visant à respecter les critères communautaires de l’UEMOA tout en stimulant la croissance (prévue à 6,5 % en 2026).


Le 29 décembre 2025, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la loi de finances pour l’exercice 2026, bouclant un marathon législatif de 43 jours où députés et sénateurs ont longuement débattu des orientations budgétaires de l’année à venir. Le budget de l’État s’équilibre en ressources et en charges à 2 751,5 milliards de FCFA, traduisant une hausse annuelle de 14,8 % et révélant l’ambition du gouvernement de continuer à propulser le Togo vers une croissance inclusive et durable.

Cette progression fait écho à la volonté affichée par les autorités de renforcer la mobilisation des ressources propres, tout en orientant une part significative des dépenses vers les secteurs sociaux et productifs essentiels. Selon des données gouvernementales, cette hausse budgétaire doit aussi permettre au pays de s’inscrire dans les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une exigence importante pour la stabilité macroéconomique régionale.

Le contexte économique global dans lequel s’inscrit cette loi de finances est marqué par des prévisions de croissance robustes. Le gouvernement projette une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 6,5 % pour 2026, une performance supérieure aux estimations de la zone UEMOA (5,7 %) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette trajectoire reflète non seulement l’assainissement continu des finances publiques, mais aussi l’efficacité des réformes structurelles engagées dans le cadre du programme avec le Fonds monétaire international (FMI), qui salue les avancées économiques du Togo dans la mise en œuvre de son cadre budgétaire.

Un budget porté par l’inclusion sociale et la production locale

L’un des traits les plus saillants de la loi de finances 2026 réside dans ses mesures novatrices de soutien à l’économie locale et à l’inclusion sociale, qui marquent une évolution par rapport aux exercices antérieurs. Le gouvernement a ainsi accordé des exonérations de TVA sur certains produits locaux issus de l’élevage et de la pêche, une mesure visant à renforcer la compétitivité des filières locales tout en stimulant l’offre nationale. Cette décision de desserrer le cadre fiscal pour les producteurs locaux s’inscrit dans une politique plus large de valorisation des chaînes de valeur nationales une démarche essentielle dans une économie qui cherche à réduire sa dépendance aux importations alimentaires et à renforcer la sécurité alimentaire.

En outre, la loi met l’accent sur la facilitation de l’enregistrement des marchés publics pour les jeunes et les femmes entrepreneurs, une disposition qui vise à réduire les barrières à l’entrée pour ces segments longtemps sous-représentés dans les marchés publics. Dans un pays où l’entrepreneuriat jeune et féminin est souvent confronté à des obstacles institutionnels et financiers, cette mesure pourrait contribuer à une meilleure intégration de ces acteurs dans l’écosystème économique formel.

L’introduction d’un crédit d’impôt en faveur de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap représente une autre innovation importante, alignée avec les objectifs de justice sociale et de promotion de l’emploi pour tous. De telles mesures sont destinées à encourager les entreprises à ouvrir davantage d’opportunités à des populations souvent marginalisées sur le marché du travail.

Enfin, la reconduction des allègements fiscaux pour le dédouanement des véhicules neufs illustre la volonté de soutenir l’activité économique tout en facilitant les conditions d’accès aux moyens de transport pour les particuliers et les professionnels. Ce type d’incitation peut également avoir un effet multiplicateur sur les segments liés à la logistique, aux services et au commerce.

Répartition des dépenses : une forte orientation sociale et productive

L’analyse de la structure des dépenses publiques pour 2026 révèle une priorité marquée pour les secteurs sociaux et productifs. Près de 48 % du budget total est alloué à la santé, l’éducation et la protection sociale, illustrant un effort significatif pour répondre aux besoins des populations et renforcer le capital humain.

Parallèlement, près de 29,3 % des ressources budgétaires sont dédiées à la transformation économique, avec un focus sur des secteurs porteurs tels que l’agriculture, l’industrie, le numérique et l’investissement privé. Cette orientation reflète une stratégie de diversification économique, essentielle dans un contexte où le Togo cherche à réduire sa dépendance à certains secteurs traditionnels et à stimuler une croissance plus équilibrée.

La place accordée à la sécurité et à la défense demeure également significative, traduisant l’importance accordée à la stabilité interne comme fondement de tout développement durable.

Budget rectificatif 2025 : ajustement face aux réalités économiques

Au même moment que l’adoption de la loi de finances 2026, l’Assemblée nationale a également validé la loi de finances rectificative pour 2025, portant ce budget à 2 436 milliards de FCFA, soit une augmentation de 39,4 milliards FCFA par rapport au budget initial. Cette révision budgétaire illustre la capacité des autorités à ajuster les politiques publiques en réponse aux évolutions économiques et aux besoins opérationnels, une pratique que l’on observe dans plusieurs économies africaines confrontées à des défis macroéconomiques et aux impératifs de résilience budgétaire.

Pourquoi est-ce important ?

Le vote de la loi de finances 2026 au Togo n’est pas juste l’adoption d’un ensemble de chiffres : il s’agit d’un acte stratégique puissant pour ancrer le pays sur une trajectoire de croissance robuste, inclusive et structurée. À une époque où l’Afrique de l’Ouest cherche des modèles de développement résilients, le Togo propose un schéma budgétaire fondé sur la consolidation macroéconomique, la promotion de l’inclusion sociale et la stimulation des acteurs économiques locaux.

Sur le plan régional, cette politique budgétaire s’inscrit dans une dynamique plus large de réformes économiques et de convergence au sein de l’UEMOA, où les États membres tentent de renforcer la discipline budgétaire tout en répondant aux aspirations sociales de leurs populations. La croissance projetée du Togo pour 2026 (6,5 %) est supérieure à la moyenne régionale, signalant un effort notable pour faire du pays un pôle de stabilité et d’attraction des investissements.

Les mesures ciblées d’exonération, de crédit d’impôt et de facilitation pour les jeunes, les femmes et les personnes handicapées constituent des leviers concrets pour réduire les inégalités économiques et ouvrir des opportunités productives à des segments souvent laissés pour compte.

Enfin, l’équilibre budgétaire et la priorisation des dépenses sociales et productives envoient un signal de confiance aux partenaires internationaux, aux investisseurs et aux populations, attestant que le Togo s’engage résolument dans une politique financière saine, inclusive et orientée vers l’avenir un modèle inspirant pour les autres économies ouest-africaines confrontées à des défis similaires en matière d’emploi, de croissance et de développement durable.

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