Burkina Faso : West African Resources cible 149 tonnes d’or d’ici 2034, remontée tonitruante de l’industrie minière
Ce projet apporte stabilité sociale et investissements dans les infrastructures locales
Les points clés :
West African Resources planifie une production aurifère de 4,8 M oz (≈ 149,3 t) sur 2025-2034, avec une moyenne annuelle de 496 000 oz (≈ 15,43 t) et un pic à 569 000 oz (≈ 17,7 t) en 2029.
Les sites de Sanbrado, Toega et Kiaka porteront ce plan, Sanbrado prolongé jusqu’en 2035, Kiaka jusqu’en 2042 grâce à de nouvelles infrastructures.
West African injecte dans des concasseurs secondaires à Sanbrado et Kiaka dès 2028-2029 pour maintenir un débit de traitement élevé malgré l’exploitation de roche fraîche.
West African Resources (WAF), société australienne exploitant les mines de Sanbrado, Toega et Kiaka au Burkina Faso, a dévoilé un ambitieux plan minier pour la période 2025-2034. Avec un objectif fixé à 4,8 millions d’onces d’or (≈ 149,3 tonnes), la stratégie mise sur une production moyenne de 496 000 oz par an, culminant à 569 000 oz en 2029. Ces objectifs confirment le positionnement de WAF en tant que producteur majeur d’or en zone ouest-africaine.
À Sanbrado, la production devrait croître de 15 %, stabilisée autour de 243 000 oz par an (~7,56 t), avec un pic de 319 000 oz (9,92 t) attendu en 2030. Le site est prolongé jusqu’en 2035, bénéficiant de l’exploitation souterraine de Toega, qui démarrera en 2029. L’extension inclut un passage d’une exploitation de surface à une exploitation souterraine, augmentant ainsi le ballast de minerais de haute teneur.
Kiaka, plus récent, a produit ses premières barres en juin 2025, avec une prévision de 234 000 oz par an sur 20 ans, et des plans jusqu’en 2042, avec possibilité d’extension au-delà. Sa montée en puissance contribuera grandement aux objectifs de WAF.
Malgré une baisse de 4 % des ressources estimées au 31 décembre 2024 (~-500 000 oz), liée à l’exploitation de Sanbrado et à des recalibrages géologiques, WAF maintient sa trajectoire grâce à des investissements ciblés dans le traitement du minerai. Les concasseurs secondaires installés en 2028-2029 à Kiaka et Sanbrado devraient garantir des rendements de production supérieurs à 250 000 oz dès 2027.
Techniquement robuste, cette feuille de route repose sur des réserves certifiées à 85 % (proven), 4 % (indicated), 11 % (inferred), une répartition jugée prudente. Elle met en lumière la solidité du groupe, comme l’a souligné Richard Hyde, PDG, lors de la présentation du plan, mettant en avant l’impact socio-économique au Burkina Faso.
Pourquoi est-ce important ?
Cette montée en puissance de WAF dessine de nouvelles perspectives pour le Burkina Faso et l’écosystème minier ouest-africain. Avec près de 15 t d’or en moyenne par an, ce plan favorise la captation de devises, renforce les recettes fiscales et stimule la croissance locale. L’exploitation prolongée des sites crée des emplois durables et incite à une meilleure valorisation, notamment par la transformation locale.
Dans une région marquée par l’instabilité sécuritaire, ce projet apporte stabilité sociale et investissements dans les infrastructures locales. Il s’inscrit dans la stratégie gouvernementale de nationalisation et d’apporteur de valeur décrite dans les réformes nationales récentes.
Sur la scène financière, ces ambitions attirent l’attention de investisseurs internationaux, offrant un modèle d’exploitation respectueux des standards AISC (< US$ 1 350/oz), et générant des flux financiers inédits.
Enfin, la production aurifère élevée peut renforcer la position du Burkina en tant que quatrième producteur africain, participant activement aux efforts régionaux de diversification économique, loin d’un modèle exclusivement exportateur de matières premières.