Nedbank cède sa part d’Ecobank à Alain Nkontchou pour 100 M USD
Siège du groupe Ecobank à Lomé
Les points clés :
Le groupe sud-africain Nedbank vend sa participation de 21,2 % dans Ecobank à Bosquet Investments, fonds d’Alain Nkontchou, pour 100 millions USD.
La transaction, signée le 15 août, devra être approuvée par les régulateurs et devrait se conclure au quatrième trimestre 2025.
Ecobank accueille ce changement comme un signe de confiance, soulignant que cela ne touche ni à sa performance ni à sa stratégie de croissance, transformation et rendement (GTR).
Depuis le 15 août 2025, une nouvelle page se tourne pour Ecobank Transnational Incorporated (ETI) : Nedbank a entamé sa sortie du paysage actionnarial en cédant sa participation de 21,2 % à Bosquet Investments Limited, entité d’investissement privée d’Alain Nkontchou, ancien président du groupe et cofondateur d’Enko Capital. Cette opération symbolise la fin d’un partenariat stratégique entamé en 2008, renforcé en 2014 par un investissement direct de 500 millions USD, dont les synergies escomptées n’ont pas pleinement pris forme.
Nedbank explique son retrait par une volonté de recentrer ses moyens sur les marchés qu'elle contrôle directement en Afrique australe et orientale, confronté à des exigences réglementaires accrues et à la volatilité économique, notamment au Nigeria. Selon Jason Quinn, directeur général du groupe, l’objectif est de se concentrer sur des opérations où la pleine maîtrise est possible.
Pour Ecobank, l’arrivée d’Alain Nkontchou est perçue comme un renforcement stratégique. Jeremy Awori, directeur général du groupe, a salué l’opération comme un vote de confiance envers la stratégie GTR, les performances du groupe et la qualité des équipes. Ancien président de la banque (2020–2024), Nkontchou apporte une expertise historique ainsi qu’un alignement stratégique fertile.
L’arrivée de Bosquet la fait entrer parmi les actionnaires de référence d’Ecobank, aux côtés de Qatar National Bank (20,1 %) et Arise (14,1 %). La vente valorise implicitement la participation à environ 100 millions USD, un prix qui reflète un repositionnement sur la dynamique africaine interne des investisseurs, là où la rareté des exits classiques incite au recours à des transferts de fonds entre acteurs privés.
Pourquoi est-ce important ?
Cette cession est un moment clé qui illustre plusieurs tendances fortes dans le paysage bancaire africain notamment la réallocation stratégique des ressources car Nedbank se désengage d’une région perçue comme volatile pour mieux concentrer ses efforts sur des marchés où elle détient le contrôle total et une meilleure maîtrise des enjeux. Ceci renforce également des dynamiques africaines. Il va de soi que l’entrée de Bosquet, via Alain Nkontchou, marque une transition vers une gouvernance plus locale. Cela reflète le rôle croissant des investisseurs panafricains dans les institutions clés du continent.
D’un autre côté cela traduit une confiance dans la stratégie GTR d’Ecobank de ce fait que le message officiel souligne que ce changement est salué comme un appui à long terme. Avec une direction alignée et un actionnaire engagé, Ecobank pourrait accélérer sa transformation numérique, son expansion sur les marchés émergents et améliorer sa rentabilité.
Ce changement marque aussi une évolution du capital dans la finance africaine; le deal s’inscrivant dans un mouvement où les exits ne passent plus uniquement par des IPO ou investisseurs internationaux, mais de plus en plus par des transferts intra-continental via des fonds comme Enko Capital.
Pour finir, ce deal a des forts impacts sur l’intégration régionale car Ecobank, présent dans 35 pays africains, renforce ainsi sa stabilité et son influence. Son pivot vers une base actionnariale locale consolide sa légitimité comme banque régionale incontournable.
Cette transaction est donc plus qu’un simple changement d’actionnariat : elle symbolise une montée en maturité des marchés financiers africains, une affirmation d’une vision panafricaine de l’investissement et une impulsion stratégique majeure pour Ecobank dans son futur développement.