Nigeria : 2,6 milliards $ de dette électrique refinancés pour relancer le secteur énergétique

Ces réformes sont intégrées à une stratégie de transformation énergétique plus large (Crédit image : Reuters /Ricardo Moraes/


Les points clés :

  • Le gouvernement nigérian a approuvé un plan de refinancement de 4 000 milliards nairas (≈ 2,61 milliards $) de dettes envers 27 producteurs d’électricité, à régler en 3 à 4 semaines.

  • La stratégie s’accompagne d’une réduction des subventions électriques de 35 % et d’une augmentation des tarifs urbains, générant environ 1,1 billion nairas (≈ 718 m$) d’économies annuelles.

  • Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus globale visant à attirer 15 milliards $ d’investissements privés et à porter le mix énergétique à 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2027.


En août 2025, le gouvernement fédéral nigérian a validé un vaste plan de refinancement pour soulager son secteur énergétique. Les arriérés cumulés au titre des factures impayées entre 2015 et 2023 avaient généré une dette colossale auprès de 27 entreprises indépendantes de production d’électricité, freinant les investissements et engendrant des coupures fréquentes. Le plan, doté d’un budget de 4 000 milliards de nairas, soit 2,61 milliards $, doit être exécuté dans un délai de 3 à 4 semaines sous l’égide du Bureau de gestion de la dette. Les modalités techniques incluent l’émission d’obligations et d’autres instruments financiers pour lisser les remboursements.

Cette initiative s’inscrit dans une série de réformes ambitieuses menées par le président Bola Tinubu depuis 2023. La réduction drastique des subventions à l’électricité, ciblant les principaux consommateurs, associée à une hausse des tarifs urbains, devrait permettre une économie annuelle estimée à près de 1,1 billion nairas (≈ 718 m$).

Dans un contexte économique fragilisé, ces mesures visent à restaurer la viabilité du secteur, confronté à une capacité installée théorique de 12 500 MW dont seulement un tiers est réellement exploitable. Cette pression sur les finances publiques entrave durablement la chaîne de valeur du secteur, de la production à la distribution, notamment à cause des dettes accumulées envers les producteurs privés.

Par ailleurs, ces réformes sont intégrées à une stratégie de transformation énergétique plus large. Le gouvernement souhaite attirer 15 milliards $ d’investissements privés pour combler un besoin estimé à 23 milliards $. L’objectif ambitieux est de porter la part des énergies renouvelables de 22 % à 50 % d’ici 2027, tout en instaurant un système tarifaire aligné sur les coûts réels et préservant les ménages vulnérables.

Pourquoi est-ce important ?

Ce plan de refinancement marque un tournant décisif dans la restructuration du secteur énergétique nigérian, un pilier fondamental pour la croissance économique et le bien-être des populations. Pour le Nigeria, première économie d’Afrique, garantir un approvisionnement énergétique fiable est essentiel pour soutenir la production industrielle, les services, et renforcer l’attraction des investisseurs.

Les réformes structurelles autour des subventions et de la tarification visent à restaurer la solvabilité des opérateurs électriques. Les économies générées constitueraient des marges de manœuvre bienvenue pour l’État, notamment pour financer l’extension des infrastructures ou répondre à d'autres urgences sociales.

L’engagement vers les énergies renouvelables est également significatif. Dans un continent où le besoin en énergie ne cesse de croître, diversifier le mix énergétique est indispensable pour réduire les importations de combustibles fossiles, atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et créer des emplois verts.

Enfin, cette démarche s’inscrit dans une vision plus large d’intégration régionale et économique : un secteur énergétique stabilisé et durable permettrait de renforcer la connectivité, les échanges intra-africains, et de positionner le continent sur une trajectoire de développement plus résiliente et inclusive.

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