UEMOA en mai 2025 : commerce, services et BTP à la manœuvre malgré un léger recul industriel
Les États membres doivent poursuivre leur coordination (Crédit image : Ocean News)
Les points clés :
Le chiffre d’affaires du commerce de l’UEMOA a rebondi de 6,1 % en mai 2025, redressant la baisse d’avril.
Les services marchands non financiers affichent une croissance annuelle de +8,6 %, tandis que les services financiers enregistrent une performance remarquable de +16,6 %.
La production industrielle recule légèrement de 0,2 % sur un mois, mais reste dynamique sur un an (+7,9 %), portée par les secteurs extractifs et manufacturiers.
La croissance économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en mai 2025 confirme sa résilience, stimulée par une demande intérieure solide et des performances sectorielles contrastées. Le rebond du commerce et des services, couplé à une industrie encore vigoureuse en glissement annuel, dessine un tableau optimiste dans un contexte global encore incertain.
Le commerce a remporté une reprise notable. Après un net recul en avril, le chiffre d’affaires bondit de 6,1 % en mai, dopé par la bonne tenue du commerce de détail (+4,8 points) et des activités de gros et intermédiaires (+1,8 point). Sur l’année, cette activité affiche une croissance de 4,2 %, contre 3,4 % le mois précédent.
L’essor des services confirme la transformation économique de la zone. Les services marchands non financiers progressent de +4,7 % en mai et de +8,6 % sur un an, avec des contributions notables du Niger, Sénégal, Côte d’Ivoire et Bénin. Les services financiers enregistrent un bond de +16,6 % en glissement annuel, atteint des sommets au Sénégal (+19,4 %) et au Niger (+17,5 %).
Le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) maintient son élan. L’activité reste positive, se situant +4,6 points au-dessus de la moyenne long terme. Le Bénin, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau affichent un dynamisme particulièrement prononcé, tandis que le Mali, Niger et Togo enregistrent des reculs régionaux notables.
En revanche, l’industrie montre une légère contraction de 0,2 % en mai, après -2,5 % en avril, sous l’effet d’un tassement de la fabrication (-2,2 points). Toutefois, l’industrie reste robuste sur un an avec +7,9 %, grâce à la bonne performance des secteurs extractifs et manufacturiers.
L’ensemble de ces indicateurs, couplé à une inflation maîtrisée et à une demande intérieure soutenue, présage une solidité structurelle de l’économie régionale. La BCEAO estime la croissance du PIB réel de l’UEMOA à +7,3 % au deuxième trimestre de 2025, confortée par ces trends lyriques.
Pourquoi est-ce important ?
Cette dynamique sectorielle traduit l’évolution profonde de l’économie ouest-africaine vers davantage de résilience et de diversification. Le redressement du commerce post-récession, le boom des services financiers, et la vigueur du BTP sont des signes encourageants de transformation structurelle. Un cadre porteur de confiance permet de renforcer les chaînes de valeur régionales, composantes essentielles de la vision intégratrice de l’UEMOA (plan IMPACT 2030).
La montée des services financiers est particulièrement stratégique pour soutenir l’inclusion, stimuler les investissements et favoriser l’essor des PME. Elle montre le rôle clé des réformes structurelles et des efforts de digitalisation des économies régionales, comme observé dans les avancées de la Côte d’Ivoire.
Le secteur du BTP, moteur d’emploi et d’aménagement, construit les bases matérielles du développement : routes, infrastructures, logements sont autant d’investissements structurants. Toutefois, les disparités observées rappellent la nécessité d’une action ciblée dans des pays comme le Mali, le Niger ou le Togo, pour éviter les déséquilibres territoriaux.
Enfin, bien que l’industrie connaisse une pause conjoncturelle, sa croissance annuelle robuste confirme qu’elle reste un secteur vital pour la transformation productive. Le maintien de cette dynamique dépendra de la compétition régionale, du climat d’investissement, et de l’accélération des réformes.
Cette conjoncture de mai illustre une UEMOA capable de conjuguer efficacité économique, intégration régionale et montée en valeur ajoutée. Pour prolonger cette trajectoire vertueuse, les États membres doivent poursuivre leur coordination, dans le cadre des plans stratégiques, la digitalisation et le soutien aux filières clés.