Lomé accueille la grande rencontre des Compliance & Risk Officers
Lomé confirme sa place comme plaque tournante régionale de la conformité financière
Les points clés :
Lomé confirme sa place comme plaque tournante régionale de la conformité financière.
Plus de 500 experts de 42 pays se mobilisent contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Le Togo affiche une ambition claire : devenir un modèle de gouvernance en Afrique de l’Ouest.
À l’hôtel 2 Février, les 8 et 9 juillet 2025, la capitale togolaise a vibré au rythme d’échanges intenses. La 2ᵉ Grande Rencontre des Compliance & Risk Officers (GRCRO), organisée par l’Association Togolaise des Compliance Officers (ATCO), a réuni plus de 600 professionnels venus de 42 pays, ainsi que 500 intervenants envers la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), la CENTIF-Togo et des acteurs internationaux.
Sous la présidence du ministre de l’Économie et des Finances, Georges Barcola, l’événement a placé la barre haut en matière de lutte contre blanchiment de capitaux (LBC) et financement du terrorisme (FT). Il a marqué la détermination du Togo à ériger un système financier solide et résilient, répondant aux standards du Financial Action Task Force (GAFI) .
Le contexte ouest-africain : des progrès mais des défis persistants
Selon le GIABA, réseau régional lié au GAFI, les pays d’Afrique de l’Ouest font face à des vulnérabilités structurelles en matière de conformité. Les flux financiers illicites continuent d’entraver la croissance et menacent la légitimité des États. Ce rendez-vous régional intervient dans un contexte où plusieurs pays, comme le Sénégal, cherchent à sortir de la « liste grise » du GAFI, un processus qui influe directement sur leur attractivité financière.
Le Togo, déjà actif dans des cadres de coopération régionale avec la GIABA, le GAFI et la CENTIF, confirme son ambition de faire de la capitale une plateforme de gouvernance financière en Afrique de l’Ouest.
Les enjeux du colloque : transparence, coopération, digitalisation
Les panels ont mis en lumière l’importance des partenariats public‑privé, des outils technologiques avancés et de la prise en compte des crypto-actifs. Le président de la CENTIF-Togo a souligné qu’il est urgent d’intégrer les technologies pour détecter les transactions suspectes. Un focus particulièrement pertinent alors que 42 % des pays ouest-africains naviguent encore entre conformité technique et efficacité d’application .
Les discussions ont aussi abordé la pression exercée par les conditions internationales – liste grise, évaluation mutuelle – qui poussent les États à renforcer leur cadre juridique.
Le Togo se veut précurseur
Le ministre Barcola a rappelé l’engagement des pouvoirs publics et réaffirmé l'ambition de faire de Lomé la « capitale africaine de la conformité » . Me Nikada Batchoudi, président du comité d’organisation, a vu dans cette seconde édition une confirmation de la volonté du pays de se positionner comme centre de référence pour la conformité financière .
Des représentations de secteurs variés (banques, assurances, prestataires d’actifs virtuels, ONG, professions réglementées...) ont témoigné d’un écosystème élargi, indispensable à une lutte efficace contre les flux illicites .
Effets tangibles pour l’Afrique de l’Ouest
Au-delà du Togo, ces rencontres contribuent à structurer les stratégies nationales et régionales de lutte contre la criminalité financière. La coopération avec des entités comme la GIABA, la BAD et la Banque mondiale améliore la réponse collective aux menaces transfrontalières.
Les outils promus à Lomé, comme la cartographie des risques et les systèmes de surveillance sophistiqués, pourraient être répliqués à l’échelle régionale, en renforçant les capacités institutionnelles des États membres de la CEDEAO.
Pourquoi est-ce important ?
Ce rendez-vous souligne le rôle essentiel de la bonne gouvernance dans la construction d’un espace économique stable. Les flux financiers illicites coûtent chaque année des milliards aux économies ouest‑africaines, fragilisant leur capacité à investir dans l’éducation, la santé, et les infrastructures. En renforçant leur conformité, les pays améliorent leur crédibilité, leur accès au financement extérieur, et leur intégration dans l’économie mondiale.
Le Togo, en s’affirmant en tant que hub régional de conformité, encourage une dynamique vertueuse : il attire l’attention internationale, stimule l’application des législations (LBC/FT), et renforce le dialogue institutionnel avec des partenaires tels que le GAFI et la BAD. D’autres États de la région, comme le Sénégal ou le Nigeria, peuvent bénéficier de cette impulsion collective pour accélérer leurs propres réformes. Au final, cette rencontre éclaire le chemin vers une Afrique de l’Ouest plus sécurisée, plus crédible et plus intégrée dans les circuits financiers mondiaux.