Farouk Mollah Banna, représentant résident de la Banque mondiale au Tchad. : une nomination stratégique au cœur du Sahel
Une opportunité majeure pour stimuler la croissance inclusive au Tchad (Crédit image : TogoFirst)
Les points clés :
La Banque mondiale nomme Farouk Mollah Banna, cadre togolais, représentant résident au Tchad.
Il supervise un portefeuille lié à l’agriculture, l’énergie, la santé et l’urbanisme d’un montant de 2,7 milliards USD.
Cette nomination illustre la promotion d’expertise africaine pour renforcer le développement régional.
La Banque mondiale a officialisé la nomination de Farouk Mollah Banna le 1ᵉʳ juillet 2025 comme représentant résident au Tchad. Ingénieur diplômé de l’Université de Lomé et titulaire d’un second diplôme de l’Université de Caroline du Nord, il allie une double nationalité et une expertise académique robuste. Il débute sa carrière aux États-Unis avant de rejoindre la Banque mondiale en 2012, se consacrant à la lutte contre la pauvreté et à la résilience des communautés.
Avant son affectation à N’Djaména, Banna occupait le poste de coordonnateur du programme développement durable au Sahel central, basé à Bamako, lui conférant une bonne connaissance du contexte tchadien.
Un portefeuille ambitieux pour un pays en phase de transition
Le mandat de Banna au Tchad impliquera la supervision d’un portefeuille de projets d’environ 2,7 milliards USD. Cet investissement s’étend aux secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’énergie, de l’éducation, de la santé, de l’eau, des transports, de la transformation numérique, du développement urbain, de la protection sociale et du renforcement des statistiques nationales. Cette enveloppe représente une opportunité majeure pour stimuler la croissance inclusive au Tchad.
Selon la Banque mondiale, la croissance du PIB tchadien s’est établie à 3,7 % en 2024, portée par un secteur non pétrolier dynamique (+4,6 %) et des productions pétrolières en légère hausse (+1,4 %).
Capital humain africain et perspectives régionales
La nomination de Banna incarne la volonté croissante des institutions internationales de promouvoir les talents africains dans les prises de décision. Ingénieur togolais, bilingue et expérimenté, son profil est emblématique d’une nouvelle génération de cadres capables de porter les priorités de développement sur le continent.
Cette tendance s’inscrit dans une succession d’initiatives visant à renforcer la souveraineté africaine en matière de gouvernance, de financement et d’exécution de projets structurants, à travers des organismes tels que la Banque africaine de développement ou la CEDEAO.
Un environnement stratégique pour l’action ?
Le Tchad traverse une phase critique caractérisée par des défis sécuritaires, économiques et climatiques. Les opérations sous la supervision de Banna seront déterminantes pour renforcer les systèmes agricoles, améliorer l’accès à l’eau et à l’énergie, développer les infrastructures et renforcer la protection sociale, autant de leviers pour stabiliser le pays .
L'expérience de Banna dans des programmes saheliens et sa maîtrise du terrain constituent des atouts pour piloter efficacement les interventions de la Banque mondiale, en lien étroit avec l’État tchadien, les partenaires régionaux et les bailleurs.
Pourquoi est‑ce important ?
Cette nomination renforce la diplomatie économique africaine en plaçant un expert africain à la tête d’un portefeuille stratégique au Sahel. Elle traduit la conviction que le leadership africain, conjugué à une vision multinationale, peut conduire à des interventions plus adaptées et durables. Dans une région aux multiples vulnérabilités, soutenir le développement via des projets agricoles, urbains et sociaux n’est pas seulement un impératif humanitaire, mais un levier essentiel de stabilité. En fédérant efforts nationaux et expertise internationale, Farouk Banna incarne la volonté de faire du développement un vecteur de résilience régionale.