Le Sénégal en route pour devenir un hub numérique africain : 1,7 milliard de dollars investis dans le “New Deal Technologique”
Diomaye Faye, Président du Sénégal (Crédit Image : Yop L-Frii)
Les points clés :
Le Sénégal ambitionne de devenir un hub numérique en Afrique d'ici 2034, avec un plan évalué à 1,7 milliard de dollars.
La stratégie repose sur quatre axes : souveraineté numérique, numérisation des services publics, développement de l'économie numérique et leadership technologique.
D'ici 2034, le pays vise à créer 500 start-up technologiques, générer 150 000 emplois et atteindre 95 % de connectivité.
Le 24 février dernier, le Sénégal a franchi un cap décisif avec le lancement officiel de sa stratégie nationale baptisée « New Deal Technologique », un plan d’investissement ambitieux de 1,7 milliard de dollars. Ce projet vise à faire du pays un centre névralgique des technologies de l’information et de la communication (TIC) d’ici 2034. Ce plan ambitieux s’articule autour de quatre axes principaux pour transformer l’économie sénégalaise et positionner le pays comme un leader technologique en Afrique.
Souveraineté numérique : une priorité nationale
Le premier axe de cette stratégie met l’accent sur la souveraineté numérique. Le Sénégal souhaite réduire sa dépendance technologique vis-à-vis des grandes puissances et promouvoir des solutions locales adaptées à ses besoins. Cela passe par la création de centres de données nationaux afin d’héberger les informations sensibles du pays et par le renforcement de la cybersécurité. L’objectif est de garantir une autonomie technologique totale d'ici 2034.
Numérisation des services publics pour une administration moderne
Le deuxième pilier du « New Deal Technologique » consiste à dématérialiser 90 % des services publics d'ici 2034. Ce projet permettra aux citoyens de bénéficier d’une administration plus accessible, plus rapide et plus efficace. Selon le gouvernement sénégalais, cette numérisation transformera la vie quotidienne des citoyens et renforcera l’inclusion sociale.
L’économie numérique au cœur de la transformation
Le troisième axe met l’accent sur le développement de l'économie numérique. Le Sénégal cherche à renforcer la connectivité internet à travers le pays et à intégrer l'intelligence artificielle dans des secteurs clés comme l'agriculture, la santé et l'éducation. La stratégie prévoit également la création de 500 start-up technologiques et la formation de 100 000 diplômés dans les métiers du numérique d’ici 2034. Actuellement classé 12e en Afrique pour l’exportation de services numériques, le Sénégal ambitionne de se hisser parmi les trois premiers.
Leadership technologique en Afrique
Enfin, le dernier axe du plan vise à faire du Sénégal un leader numérique en Afrique. Pour cela, le pays mettra en place des mécanismes pour attirer des investissements étrangers tout en valorisant les talents locaux. Le financement de cette stratégie repose sur un modèle mixte, avec 950 milliards de francs CFA déjà identifiés, dont 150 milliards issus de fonds privés. Toutefois, un financement de 155 milliards reste à trouver pour couvrir l’ensemble des besoins.
Chiffres clés du « New Deal Technologique »
1,7 milliard de dollars d’investissements sur 10 ans.
500 start-up technologiques créées d’ici 2034.
150 000 emplois directs dans le secteur numérique.
95 % de connectivité à internet d’ici 2034.
100 000 diplômés formés aux métiers du numérique.
Pourquoi est-ce important ?
Le « New Deal Technologique » est bien plus qu’un simple projet d'infrastructure. Il vise à transformer le paysage économique sénégalais et à renforcer l'autonomie technologique du pays. En intégrant pleinement les TIC dans l'économie, le Sénégal devient un modèle pour l'Afrique de l'Ouest, attirant les investissements étrangers et stimulant l'innovation locale. À terme, cette stratégie pourrait avoir un impact significatif sur la croissance économique de la région, créant des opportunités pour les jeunes et contribuant à la modernisation de l’administration publique. Ce plan met en lumière l’ambition du Sénégal de s’imposer comme un hub numérique et un leader technologique, capable de rivaliser avec les plus grandes nations du monde dans le domaine des TIC.