Lomé, nouvelle plaque tournante de la conformité financière africaine les 08 et 09 juillet prochain

Lomé, capitale togolaise (Crédit image : RT)


Les points clés :

  • Le Togo accueillera les 8 et 9 juillet à Lomé la deuxième Grande Rencontre des Compliance et Risk Officers.

  • Plus de 500 professionnels issus de banques, fintechs et régulateurs se réuniront pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

  • Cet événement s’inscrit dans une dynamique panafricaine plus large, illustrée notamment par la Conférence de l’Union africaine sur la dette tenue à Lomé en mai.


Lomé s’impose progressivement comme la capitale africaine de la conformité : après avoir accueilli du 12 au 14 mai la première Conférence de l’Union africaine sur la dette, qui a abouti à l’adoption de la Déclaration de Lomé appelant à réformer les mécanismes de financement internationaux, la capitale togolaise sera à nouveau sous les feux de la régulation les 8 et 9 juillet avec la Grande Rencontre des Compliance & Risk Officers (GRCRO). Cet événement, attendu en présence de plus de 500 décideurs du secteur financier venus d’Afrique et d’Europe, confirme l’ambition du Togo d’ériger la conformité en levier de croissance et de résilience économique.

Initiée par l’Association togolaise des Compliance Officers (ATCO), la GRCRO mettra l’accent sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB/FT). Des acteurs clés tels que GIABA, la Haute Autorité de prévention contre la corruption (HAPLUCIA), des représentants de la BRVM, ainsi que des experts internationaux (de France, Maroc, etc.), participeront à des panels stratégiques dédiés à la cartographie des risques, à l’adaptation des cadres juridiques locaux et à la coopération transfrontalière. Cette synergie avec les standards mondiaux (FATF/GIABA) et la communauté internationale (notamment via la French Compliance Society et Vneuron) promet d’enrichir la réflexion et de renforcer l’intégration des meilleures pratiques.

Chiffres clés :

  • 500 professionnels de la conformité attendus dans la capitale togolaise.

  • Deux jours d’échanges intenses autour de la LCB/FT, des fintechs, de la transformation numérique et de la gestion des risques.

  • Un réseau de près de 600 compliance officers mobilisé par l’ATCO dans l’UEMOA.

  • Panorama complémentaire avec la conférence de mai : plus de 500 délégués, une Déclaration de Lomé redéfinissant la politique de la dette panafricaine.

Pourquoi un tel effort ?

Le renforcement de la conformité financière n’est pas un simple impératif réglementaire ; il est un vecteur stratégique de souveraineté économique. Pour le Togo et ses voisins, afficher des systèmes robustes face à la LCB/FT permet de rassurer les investisseurs, réduire l’ombre des flux illicites et améliorer les capacités d'accès aux marchés financiers régionaux et internationaux. C’est aussi une réponse aux critiques de l’Union européenne, qui sanctionne les juridictions laxistes en matière de blanchiment.

En parallèle, l’organisation de conférences comme la GRCRO, ainsi que la Déclaration de Lomé sur la dette étaient conçues comme des signaux adressés aux partenaires financiers, aux agences de notation et aux bailleurs. Elles affirment une Afrique plus libre, engagée à construire ses propres outils financiers, à travers par exemple la création prochaine d’une Agence africaine de notation.

Pourquoi est-ce important ?

Cette montée en puissance du Togo sur l’échiquier financier africain illustre un changement de paradigme : les pays d’Afrique de l’Ouest ne sont plus de simples consommateurs de normes, mais s’imposent comme acteurs de la définition de standards. En consolidant les cadres de compliance, en formant les élites techniques et en multipliant les initiatives concertées (avec Africain Union, AfDB, FATF, etc.), la région renforce sa résilience face aux crises financières et sécuritaires mondiales. Plus qu’un enjeu légal, la conformité devient un pilier de l’attractivité, de l’inclusion financière et de la transformation structurelle des économies ouest-africaines.

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